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RMLL 2005 - Dijon - Du 5 au 9 Juillet 2005

« Le libre au delà du logiciel »

Un thème qui ne manque pas d’esprit
Licence Art Libre

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Communauté du libre

Esprit du libre

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–  jeudi 23 juin 2005, par Julien Tayon

Les Rencontres « Mondiales » du Logiciel Libre auront lieu cet été à Dijon. Cette année, l’ensemble des membres de Libroscope seront présents et contribueront à la présentation du thème Le libre au delà du logiciel : l’esprit du libre. Ce thème met l’accent sur les personnes, les valeurs et les pratiques du libre.

Notre constat est simple : la licence juridique ni le code informatique ne constituent pas à eux seuls le Libre. Notre conviction est que le libre se définit avant tout par une culture et par les hommes qui y contribuent.

Une après-midi dédiée aux genres

Cette année, nous consacrerons une après-midi entière à la question des genres et de la mixité dans le logiciel libre.
Trois conférences et une séance de discussions ouverte à tou(te)s traiteront de la place des femmes dans la communauté du libre et dans l’écosystème informatique, sujet qui pose une grande question : malgré l’absence apparente de barrières, trés peu de femmes sont impliquées dans la communauté du libre. Quelles en sont les raisons ? Machisme latent ? Pression sociale décourageant les femmes à s’intéresser à la technique ? Le vendredi 8 juillet est consacré à cette question.

L’éthique du libre

Autre sujet sur lequel nous serons amenés à nous interroger, l’éthique du libre ; car avoir l’étiquette (la licence) c’est bien, mais avoir conscience des valeurs fondamentales du logiciel libre est encore mieux.

Le libre n’a pas fini de questionner

Ce thème sera l’occasion de confronter les intuitions aux réalités que l’on peut rencontrer et de s’interroger sur nombre de sujets :
 Le libre est-il radicalement non discriminatoire ?
 Quelle est la place des femmes en son sein ?
 Le libre est-il affaire d’éthique ou d’étiquette ?
 Peut-on avoir des communautés d’utilisateurs libres sous un système d’exploitation propriétaire comme windows ?
 Une initiative se réclamant du libre est-elle forcément libre ?
 Quelle est la pratique du libre ?
 Qui sont ceux qui font le libre ?
 ...et bien d’autre questions encore.

Comme d’habitude, c’est votre participation active aux multiples discussions qui auront lieu lors des conférences présentées qui feront le succès du thème. Nous comptons donc sur vous... et vous pouvez compter sur un accueil sympathique et convivial.

Horaires des conférences

Mardi 5 juillet

 14h-14h20 : présentation du thème ;
 14h20-15h40 : Benjamin Mako Hill : Broadly defined freedom and radical non-discrimination (« définition élargie de la liberté et non-discrimination radicale ») ;
 16h-17h20 : Isabelle Vodjdani : "pro-am" (professional/amateur) communities, how they relate (or not) to free software communities (« communautés professionnel/amateur, liens et différences avec les communautés du libre »)

Mercredi 6 juillet

 11h-12h20 : Tim Morley : Linux : l’espéranto des logiciels, Espéranto : le Linux des langues
 14h00-15h00  : Benjamin Mako Hill : How Creative Commons misunderstood the free software movement (« comment Creative Commons s’est mépris sur le mouvement du logiciel libre »)
 15h00-15h10 : Benjamin Mako Hill : To Fork or Not To Fork : Lessons From Ubuntu and Debian (Faut-il forker ? Retour d’expérience sur la relation entre Ubuntu et Debian)
 16h-17h20 : Raphaël Hertzog : Debian QA : Quality matters (« assurance qualité Debian : la qualité compte »)

Jeudi 7 juillet

 11h-12h20 : Didier Demaziere, François Horn, Marc Zune : A study on the communities of 3 different Free Software projects : SPIP, Zope/Plone, Claroline (« étude des communautés de trois différents projets libres »)

Vendredi 8 juillet

 11h-12h20 : Alexis Kauffmann et al. : Framasoft : le Libre sous les fenêtres de Windows
 14h-14h50 : Bernhard Krieger : Statistics on gender and knowledge in Free / Libre / Open Source communities (« statistiques sur les genres et la connaissance dans les communautés logiciel libre »)
 14h50-15h40 : Hanna M. Wallach : Debian Women project
 16h-16h50 : Perline : An experience in empowering women with regard to computers and free software (« une expérience de l’appropriation des ordinateurs et du logiciel libre par les femmes »)
 16h50-17h40 : Gender issues in free software : collective discussion / round table (« questions de genres dans le logiciel libre : discussion collective / table ronde »)

Informations pratiques

Pour savoir comment venir et vous héberger, rendez-vous sur le site officiel des RMLL.

Voir aussi :

 description en anglais sur le site officiel des RMLL ;
 des initiations techniques animées pour et par des femmes auront lieu dans les rencontres « off » du logiciel libre aux Tanneries ;
 le logo est celui du LUG Bourguinux.

forum

  • > « Le libre au delà du logiciel » et les squatts ?!
    25 juin 2005, par escampette

    Je suis étonné qu’il n’y ait aucun débat sur les squatts. Ces lieux de vie alternatifs sont très semblables dans l’esprit :
    http://squat.net/fr/news/manifeste-c020401.html

    http://infokiosques.net/article.php3?id_article=31

  • > « Le libre au delà du logiciel »
    24 juin 2005, par Béatrice Guillaumel

    Bonjour, je suis assez intéressée par l’informatique et les logiciels libres.
    La question qui est posée sur la présence des femmes au sein de la communauté libre
    me touche d’une manière plus ou moins directe. En ce qui me concerne, l’impression qui se dégage du milieu informatique, pas seulement le "libre", est qu’il est difficile pour une femme d’y être acceptée. Il est difficile pour moi de déterminer avec exactitude ce qui bloque, je ne peux m’exprimer que très subjectivement, ( mes propres bloquages entrant bien entendu en ligne de compte ) mais je vais essayer.
    J’ai l’impression en premier lieu, que l’informatique est un "joujou" masculin, peut-être parce que c’est une modelisation du monde, une appréhension plus mécanique qu’organique. C’est mon interprétation et je ne prétend pas que ce soit une vérité objective. Ce qu’il en découle, selon moi, est qu’il est délicat pour un homme, qu’une femme puisse s’approprier un pouvoir sur son propre terrain, et risquer en cela de remettre en question sa compréhension et sa maîtrise de ce monde, surtout si elle intervient à un niveau fondamental. C’est à dire, au niveau des logiciels, ou de la programmation, qui sont les briques de l’édifice. Mais aussi au niveau des informations visuelles que sont l’image et l’esthétique informatiques.
    En fait, là où j’ai ressenti le plus de difficulté, c’est au niveau de la communication.
    Comme s’il devait y avoir un stéréotype pour être prise en considération, pour avoir le droit de s’exprimer. Une sorte de language, de code, que ce soit au niveau verbal ou graphique, qui montre son appartenance au groupe. Ce n’est pas un phénomène nouveau, et je pense que cela fait partie de toutes les communautés.
    Le problème résidant dans le fait, que cette manière de se protéger induit aussi une fermeture qui bloque la circulation de la communication, et ainsi l’enrichissement, l’évolution, le renouvellement. Cette attitude de repli, refroidit l’enthousiasme et la vitalité, je trouve, et provoque, en tous cas chez moi, une impression d’abord de rejet, un sentiment qu’il faut se transformer, et finalement mentir sur soi, pour être acceptée. Or, ce mensonge, ne me paraît pas des plus appropriés dans une optique libre. Le verbiage, aussi, bien particulier, technocratique, a pu me donner l’impression que je n’étais pas à même de comprendre les idées, ou les concepts dont il était question, et donc me renvoyer à un sentiment d’inaptitude, ou d’impuissance .Tout cela, moi, me freine, et inhibe mon envie de participer aux interactions, à la circulation des idées, et à l’échange. Et cela me donne une sensation de fixité, de cristallisation, de me cogner contre un mur, qui entrave mon désir de participer, de m’investir dans ce domaine d’expérience par peur tout simplement d’être rejetée, ce qui n’est pas le sentiment le plus agréable à éprouver.
    Je suis consciente que ce que je dis est tout ce qu’il y a de plus subjectif, mais c’est quand même un point de vue de femme, et donc j’avais envie de répondre à cette question pour le partager avec vous, et peut-être susciter une certaine compréhension du phénomène. Je suis peut-être trop sensible, mais c’est à double tranchant, parce que pour moi, la sensibilité fait aussi partie de la réceptivité, celle-ci étant la base pour moi de l’expression artistique et de l’ouverture d’esprit. Et pour ce qui est du renouvellement, de la dynamique communautaire, la réceptivité me paraît essentielle.
    Il y a un peu de revendication, derrière cela, en fait une demande d’être ménagée un peu, pour pouvoir interagir avec les hommes d’une manière qui ne soit pas déterminée que par leur mode de communication.

    Béatrice

    • > « Le libre au delà du logiciel »
      26 juin 2005, par Julien Tayon

      Comme s’il devait y avoir un stéréotype pour être prise en considération, pour avoir le droit de s’exprimer. Une sorte de language, de code, que ce soit au niveau verbal ou graphique, qui montre son appartenance au groupe. Ce n’est pas un phénomène nouveau, et je pense que cela fait partie de toutes les communautés. Le problème résidant dans le fait, que cette manière de se protéger induit aussi une fermeture qui bloque la circulation de la communication, et ainsi l’enrichissement, l’évolution, le renouvellement.

      Le libre est initialement pas forcément fait par des informaticiens. À titre personnel je ne comprend pas un traitre mot de ce que disent les informaticiens « dans les entreprises ». Entre leurs problèmes de scalabilité qui se résolvent pas des architectures N-tiers et leur bus de données virtualisés dans l’ERP, je n’y comprend rien. Ils savent pondre du concept et des docs impressionantes, par contre ils savent pas corriger un programme ou trouver une erreur dedans.

      Ce mur du jargon et de la posture qui n’est pas forécément concomittent avec la compétence, est comme vous le dîtes propre à chaque communauté et représente une barrière à l’entrée. De par la diversité (jusqu’à présent) des gens qui y participent, le libre sait probablement mieux s’ouvrir que l’informatique professionnelle, ce qui apparemment n’est pas encore suffisant.

      Je me demande parfois si l’absence de femme dans le libre n’est pas révélatrice de travers sociaux plus généraux. Sinon, ce qui est important autant que la situation actuelle, c’est l’évolution du phénomène. Cela risque-t’il de s’améliorer ?

    • > « Le libre au delà du logiciel »
      17 août 2005, par Solko

      Meme quand je ne suis pas une femme, je ne pourrais pas etre plus d’accord avec Beatrice. L’esprit du libre est a mon avis le pouvoir de passer a travers de barrieres, d’aller d’une environnement ou groupe -avec toute sa language, son code etc..- librement a une autre, sans le desir de devoir changer l’environnement, le groupe ou le code, le language ou la facon d’etre des groupes. Mais cela n’est possible que dans le cas que les groupes soient plus ou moins clairs sur leur language et code et qu’ils laissent au moins une espace a ceux qui respectent ou veulent respecter leur code.

      Chin chin, Beatrice !

      Solko Schalm
      solkito@hotmail.com