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Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2003 - 9 au 12 Juillet - Metz

Le libre, au delà du logiciel : un thème d’enfer !

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–  lundi 23 juin 2003, par Julien Tayon, Thierry Pinon

De toute évidence, la communauté du logiciel libre crée avant tout du logiciel. Moins évident [1], elle utilise des licences qui protègent et garantissent des libertés autour de l’utilisation et de la création des logiciels. L’ensemble des logiciels issus de ces projets sont livrés avec leur code source.

Mais vous aurez beau livrer le code source protégé par une licence libre à la plupart des organisations, elles seront vraisemblablement incapables de s’en servir correctement. Les licences et le code ne suffisent donc pas. Il semble donc nécessaire d’enseigner, de faire connaître les pratiques qui peuvent permettre un usage optimal des logiciels libres.

Notre sujet couvre la présentation de pratiques et leur effets qui peuvent être bien souvent appliqués au delà du logiciel.

Mettre en avant les principes du logiciel libre.

Avant de les étendre, commençons par énoncer ces principes. Ceux-ci ne sont pas liés spécifiquement au logiciel, au matériel pas plus qu’aux licences, nous étudieront un des composants les plus intéressants : le peopleware. [2]

Pour ce faire, nous présenterons des personnes qui ont travaillé sur de tels sujets comme :

 Benjamin Mako Hill et Martin Michlmayr (actuel leader du projet debian) qui donneront leurs points de vue sur la qualité, l’éthique et l’implication au sein de la communauté debian ;
 Pierre Jarillon qui a introduit l’utilisation de logiciels libres au sein de sa société ;
 Antoine Pitrou co-développeur d’un projet qui a pris une grande ampleur, SPIP ;
 George Dafermos qui a réalisé un travail qui fait référence sur l’organisation en réseau du projet noyau linux.

A travers ces analyses, nous mettrons en lumière les principes du logiciel libre qui peuvent être réutilisés dans d’autres contextes, et nous intéresser à l’avenir.

L’innovation vous apportera pouvoir et argent.

La nouvelle devise des entreprises est l’innovation. Et ces mêmes entreprises se demandent encore comment y parvenir. De nombreux projets logiciels libres ont prouvé leur capacité à innover, mais parce qu’ils ne se trouvent pas (en règle générale) dans le cadre d’une entreprise, ces expériences ne sont pas ou peu prises en compte.

Les logiciels libres sont souvent réalisés par des professionnels qui dédient une bonne partie de leur temps libre à réaliser un bon travail qui hors de leurs entreprises. Ainsi, ils se prouvent,que leur travail hors contraintes est utile et reconnu. Pourtant les sociétés qui les emploient n’obtiennent finalement pas autant de résultats financiers que le logiciel libre retire de ces individus. Pourtant, là où la société économique propose des moyens de subsistance, la communauté du logiciel libre n’offre que considération.

L’aspect TIMTOWDI [3] du logiciel libre peut-être une solution pour résoudre la problème de rigidité des organisations comme réponse à la gestion de contextes très incertains, et comme manière de résoudre les conflits liés à la gestion de la créativité.

L’innovation ne doit pas consister à employer les personnes les plus célèbres, à s’allouer à grand frais les services d’un nouveau Mozart de la finance ou à acquérir le calculateur le plus puissant, mais peut être à repenser l’évidence. Les projets libres sont surtout innovants alors même qu’il n’en tirent aucun gain financier ; ils innovent "presque" spontanément. Si l’innovation n’a pas lieu en en entreprise en offrant de plus forte rémunération que le logiciel libre, peut être l’entreprise devrait-elle repenser les lois évidentes du management.

Au monde de l’entreprise le message de ce thême est clair ; venez lurker [4] ; peut être certain de nos thêmes vous intéresseront, et sans l’avoir planifier deviendrez-vous vous aussi des contributeurs actifs de notre communauté centré sur les méthodes.

Après tout, mieux vaut être le premier que le dernier, n’est-ce pas ?

L’arme secrète : le peopleware.

Chercher à trouver ce qu’est la communauté du logiciel libre est illusoire. Sa nature est d’être très décentralisée. Malgré tout, un grand nombre de personnes prennent part à cette communauté.

Dans nos recherches sur la nature de la communauté du logiciel libre, nos suppositions sont les suivantes :
 la communauté du logiciel libre n’est pas basée sur les outils, logiciels ou licences ;
 nous considérons qu’elle est construite sur un socle commun culturel, de partage de valeurs et de méthodes ;
 nous considérons également que le moyen de communication façonne la manière dont les gens interagissent, mais dans une proportion moindre que les usages qui ont cours dans la communauté ;

Nous parlons donc de la communauté du logiciel libre comme d’une communauté de pratique. La difficulté est d’expliquer les pratiques informelles.

C’est pourquoi, nous supposons que le modèle devrait :
 être construit sur l’observation de faits pratiques ;
 aider à construire des affirmations qui peuvent être vérifiées ;
 proposer une vue cohérente de tous les sujets mis en lumière.

Encore du pipeau pour faire de l’argent rapidement ?

Bien entendu, comme tout le monde, nous aimerions posséder "un max de blé" afin de faire ce que nous aimons. Et nous pensons que ce sujet est un bon départ pour tout contributeur.

Ne vous êtes vous jamais demandés pourquoi tant d’entreprises basées sur le libre ou l’open source ont échouées [5] ? Elles n’ont tout simplement pas pris en compte les méthodes.

Si nous pouvons établir et reproduire les traits de la communauté dans d’autres organisations :
 nous pourrons prendre en compte cet aspect et le chiffrer en terme de coût plus précisément ;
 nous pourrons apporter à la communauté une nouvelle légitimité qui pourra déboucher sur des emplois rémunérés ;
 nous pourrons accroître le poids du logiciel libre dans l’ensemble du monde économique ;
 et enfin nous ferons un meilleur travail dont nous pourrons être fier.

Les aspects organisationnels basés sur le logiciel libre seront l’un des nouveaux domaines au delà de l’aspect technique que ces conférences éclaireront.

Quel est le public visé ?

Les personnes impliquées dans le mouvement du logiciel libre cherchent à structurer leurs projets hors logiciel libre de la même façon. Est-ce une coïncidence ? Nos projets utilisent des infrastructures légères et sont axés sur des réalisations à long terme et des mécanismes de forte réactivité. Si ils étaient appliqués à d’autres champs (comme c’est le cas par exemple avec Wikipedia, l’encyclopédie libre), ce modèle profiterait à des sujets comme :
 l’assurance qualité des entreprises ;
 le soutien au développement culturel et le partage des connaissances avec les pays en voie de développement ;
 Repenser le modèle traditionnel des technologies de l’information.

Je voudrai dire à quiconque voudrait utiliser, réutiliser, s’inspirer des méthodes du logiciel libre qu’il est y est cordialement invité, ainsi qu’à donner son avis et contribuer au projet.

Conclusion

Nous cherchons également à ce que ce travail minimise les difficultés pour les nouvelles personnes intéressées par ce sujet à comprendre comment prendre part à la vie de la communauté. Avec sa croissance récente, des tensions sont apparues entre les nouveaux arrivants qui pensent encore les organisations à travers le miroir du monde économique traditionnel et la communauté.
Par exemple, je conseille à chacun d’être tolérant par rapport aux différents projets libres dont le fonctionnement et/ou les résultats ne vous conviendraient pas :
 ils ne vous doivent rien ;
 il n’y a pas "une meilleure façon de faire" : les communautés du logiciel libre ne sont pas des entrepreneurs qui travaillent gratuitement pour tout le monde.

Et personne ne trouverait sympa de les récriminer parce qu’un projet est en retard ; alors que le logiciel libre est particulièrement réactif sur certains sujets (particulièrement sur les problèmes de sécurité), le temps est perçu différemment dans la communauté.

D’un autre côté, les nouveaux arrivants se sentent parfois assez dépourvus pour trouver les bons points d’entrée qui les aideront à comprendre un certain nombre de sujets. Nous avons besoin de plus qu’un manuel de gestion de projet libre [6], mais plutôt un manuel sur le logiciel libre [7] qui puisse aider les gens à mieux comprendre et contribuer à cette aventure.

Nous avons planifié un certain nombre de réunions de travail dans le but de fournir un petit vade-mecum sur ce sujet. Nous pensons le structurer de la façon suivante :

 une présentation du sujet ;
 pour chaque participant, nous proposerons une mini-biographie, un résumé des conférences et une petite interview ;
 une synthèse.

Le vade-mecum sera publié sous licence FDL [8].

Reférences

Libre Sotware Project Management HOWTO Benjamin Mako Hill
Management and Virtual Decentralised Networks : The Linux Project George Dafermos
Martin Michlmayr program as the debian leader Martin Michlmayr
Qui est Pierre Jarillon ? Pierre Jarillon
Who are the Libre/Open Source Software contributors ? FLOSS

Projets des intervenants.

debian Martin Michlmayr, Benjamin Mako Hill
ABUL, LUG de Bordeaux Pierre Jarillon
SPIP Antoine Pitrou
libroscope Raphael Rousseau, Julien Tayon

[1Sauf pour les membres de la communauté

[2Comprenez les aspects humains d’un projet logiciel libre

[3There Is More Than One Way To Do It - Il y a plus d’une façon de faire

[4repomper en argot du web

[5Et certains d’entre nous ont une grande expérience de ces entreprises

[6Libre Software Management HOWTO

[7Libre Software Howto

[8et en format ouvert...

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