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Utilisacteur, vers une écologie numérique

Quoi ?! Encore une autre écologie ? Il y aurait de nouvelles pollutions ?
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Les utilisateurs et l’informatique

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–  samedi 4 décembre 2004, par Raphaël Rousseau

On avait déjà eu droit à :
 la pollution atmosphérique, liée aux industries et aux hydrocarbures des véhicules motorisés ;
 la pollution lumineuse, issue des grandes agglomérations ;
 la pollution sonore, qui nous empêche parfois de dormir et nous donne des bourdonnements dans les oreilles ;
 la pollution électromagnétique, qu’on nous a inventé récemment et qui me fait culpabiliser à chaque fois que sonne mon mobile ;
 la pollution télévisuelle... [1]

...et maintenant : la pollution numérique  !?

Eh oui, de la communication électronique sont issus des maux qui peuvent se comparer dans une certaine mesure à de la pollution.

Pour prendre un seul exemple, qui frappera certainement bien des internautes, les courriers non sollicités (ou spam) figurent aux rangs des méfaits électroniques que recense l’écologie numérique. Loin d’être le seul, il vient s’inscrire parmi une ribambelle d’autres plaies qui s’abattent sur une large majorité des utilisateurs de l’outil informatique, particulièrement lorsqu’il est connecté. Tout comme dans la pollution (dans son sens le plus classique), nombreux sont les simples utilisateurs qui perpètrent eux-mêmes ces méfaits à leur propre insu, juste parce qu’il font comme tout le monde [2].

Un concept nouveau ?

Non, le concept n’est pas nouveau. Déjà en janvier 1989, l’Internet Activities Board [3] publiait la RFC 1087 intitulée "Ethics and the Internet" (Internet et l’Éthique). Dans le courant des années 1990, ce sujet a fait l’objet de plusieurs publications, toujours sous la terminologie d’éthique. Des publications utilisent cette terminologie depuis la fin des années 1990, certains sous l’anglophone "Digital Ecology" :
 http://world-information.org/wio/re...
 http://www.dfn.org/focus/intl/digitaleco.htm

Aujourd’hui, il me semble cependant intéressant de développer cette problématique sous l’angle de l’écologie, car nous sommes en présence d’un écosystème, dont l’équilibre doit être préservé ; c’est à cette seule condition que demain il sera aussi fertile qu’aujourd’hui, et peut-être plus !

...nous sommes en présence d’un écosystème, dont l’équilibre doit être préservé...

Écosystème

Basons-nous sur la définition d’écosystème actuellement [4] sur le Wikipedia francophone :
Un écosystème est un système biologique formé d’une biocénose et d’un biotope, autrement dit par un ensemble d’espèces associées développant un réseau d’interdépendances dans un milieu caractérisé par un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques permettant le maintien et le développement de la vie.

Dans notre cas, il faudra naturellement procéder à une légère translation sémantique :
 système biologique : le système organisationnel informel dont traite cet article ;
 biocénose : tous les acteurs d’Internet (utilisateurs/visiteurs/consommateurs, développeurs de logiciels/producteurs de contenu, constructeurs de matériel informatique, opérateurs réseau, fournisseurs d’accès, prestataires divers, organismes normatifs...) ;
 biotope : Internet lui-même, c’est à dire la combinaison des moyens matériels, logiciels et normatifs qui rendent possible ce réseau mondial ;
 ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques : ensemble d’interactions permises par le média Internet.

Notre écosystème, ainsi défini, n’est pas régi pas Dame Nature et les seules lois de la physique ; créé par l’Homme, il vit par ses parties prenantes et les dynamiques qu’elles peuvent faire naître ou laisser s’éteindre. Il ne perdure que grâce à un subtil équilibre, qui doit donc contenter tous ses acteurs dans leur interactions ; un certain nombre de règles a déjà été soumis aux commentaires [5] dans le document RFC 1855,
Netiquette Guidelines
(les directives de la netiquette, l’étiquette du Net).

Biocénose en mutation

Comme ces directives datent d’octobre 1995, elles correspondent à un contexte différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. Pour reprendre les terme de notre définition initiale, c’est surtout la biocénose qui a bien changé depuis !

Les acteurs se sont multipliés, qualitativement et quantitativement. Pour les uns ce sont leurs vocations respectives qui ne vont pas dans le sens du bien commun, pour d’autres c’est parfois leur culture de l’outil qui est déficiente et les amène à adopter des comportements à risques.

Nous présenterons ci-dessous quelques méfaits qui sévissent sur Internet, et pourrons évoquer des pistes de remèdes.

Méfaits

Voici ci-dessous 2 des grandes catégories de maux qui tendent à réduire la valeur d’usage d’Internet, et donc portent atteinte à la bonne marche de cet écosystème.

Non-respect de la Netiquette

L’internaute moyen, en cet an de grâce 2004, est très certainement [6] peu sensibilisé à la Netiquette. Ayant acquis la certitude qu’Internet est indispensable de nos jours, grâce à Wanadoo, Free ou AOL, il surfe tant qu’il peut, consomme plus que de raison : c’est ça les autoroutes de l’information [7] !

Pourtant, dans tout domaine auquel on peut être confronté, il existe sinon des lois, du moins des règles (l’usage ou une charte) régissant les échanges et les comportements en son sein. Pour beaucoup de personnes (morales ou physiques), il n’existe sur Internet aucune contrainte hors celles de la technique. « Je peux (techniquement) envoyer un e-mail à untel, donc j’ai le droit de le faire ». C’est ainsi que de plus en plus :
 les newsgroups non modérés sont délaissés, car remplis de bruit, non seulement issu de sociétés faisant du spam, mais surtout que les contributions pertinentes sont toujours plus rares ;
 les forums sont modérés ;
 les listes de diffusions sont modérées, ou fermées aux e-mails de non abonnés ;
 les systèmes d’inscription sur les sites d’hébergement gratuits sont complexifiés, afin d’éviter les inscriptions par des robots [8] ;
 ...

La liste des restrictions faisant suite à des abus est encore longue. Hélas, bien des mesures techniques mises en oeuvre pour éviter les abus en font décroître la valeur d’usage.

Bien d’autres comportements irresponsables se développent autour d’Internet, souvent par ignorance ; notamment l’utilisation de pièces jointes énormes.

Protocoles de communication/formats fermés, logiciels propriétaires

Je ne me répéterai pas, mais je vous invite à lire « 1-Standards ouverts, 2-Logiciels Libres » dans lequel j’expose pourquoi il faut s’intéresser aux formats de fichiers et aux protocoles ouverts.

Un exemple flagrant de pollution numérique est le format de fichiers du logiciel de traitement de texte Microsoft Word [9]

Subir, résister ou inventer un nouveau paradigme ?

L’émergence d’un nouveau paradigme est déjà en cours, relativement discrète, mais néanmoins efficace et déterminée. Qui la compose ?

Une nouvelle race : les utilisacteurs. Non seulement ils sont utilisateurs de systèmes informatisés, mais surtout ils s’informent et s’épaulent mutuellement pour accéder à un usage sain des ressource électroniques. Très bon exemple d’utilisacteurs : les participants à la liste de discussion des utilisateurs de SPIP. Non seulement les participants exploitent les ressources logicielles de SPIP dans leurs propres contextes, mais viennent aussi en aide aux nouveaux arrivants dans leur découverte des fonctionnalités du logiciel et de la culture qui s’est développée autour. À ce sujet, on relèvera les paroles de Philippe Rivière, journaliste et co-auteur de SPIP, dans Un projet nommé SPIP interview de Thierry Pinon :
"La mailing-list utilisateurs est autonome. Les gens s’entraident et sont heureux de le faire. C’est vraiment bien. Nous [10] n’avons quasiment plus besoin d’intervenir sur cette liste.".

D’autres excellents exemples sont listés dans l’article de Julien Tayon : Contribuer oui, mais comment ?

Former et informer

Au-delà de la production de logiciel elle-même, domaine de compétences spécialisées, ce sont les notions généralistes de formation et d’information qui sont utiles. L’intérêt des ressources électroniques étant souvent soumis à une valeur d’usage, la facilitation de cet usage est capitale !

Parmi les compétences génériques qu’on attend de la plupart des individus engagés (au sein d’une société ou d’une organisation à but non lucratif), en plus de savoir lire et écrire, voire conduire un véhicule motorisé, des notions relatives à l’usage d’un ordinateur deviennent incontournables. De plus en plus, il faut non seulement connaître l’utilisation « technique » des ordinateurs (savoir où cliquer, quel type de logiciel utiliser pour tel usage), il faut également avoir un tronc commun de compétences « culturelles » :
 prendre contact avec quelqu’un par e-mail,
 faire des recherches et évaluer la pertinence de ressources sur Internet,
 rédiger un mode d’emploi ou une synthèse de documents électroniques,
 faire le lien entre un besoin « métier » [11] et une expression de besoins de développement logiciel.

A court terme, ces compétences techniques et culturelles font défaut, mais le besoin existe, même s’il n’est pas identifié. Pour satisfaire cette demande latente, un généraliste, à la fois capable de transmettre les compétences techniques et culturelles fondamentales, peut intervenir au sein de l’entreprise [12]. Il devient une personne-ressource pour les aspects relatifs à la culture électronique. C’est le rôle de médiateur internet.

Loin d’un « instituteur qui vous surveille dans votre dos pour vous empêcher de dire des bêtises », il peut vous aider dans les besoins en matière de culture électronique. Son objectif est de vous rendre autonome, plutôt que de garder jalousement ses connaissances et savoir-faire. Selon la taille de l’entreprise, il peut être interne ou prestataire extérieur, à plein temps ou ne remplir ce rôle que de manière occasionnelle.

Économie du don

La logique d’échanges qui règne dans un grand nombre de forums ou listes de discussions met en place des rapports gagnant-gagnant. Le principe est résumé ainsi sur Wikipedia (article sur Gift Economy, culture du don) :
Une économie du don est un système économique dans lequel les participants donnent des choses de valeur pour le bénéfice partagé de la communauté. [13] Et si vous voulez voir cette culture du don en action, lisez Wikipédia : une encyclopédie à part et participez à une vision contributive de l’élaboration d’une encyclopédie !

Conséquence : la légitimité prime sur le statut

Sur Internet, bien des relations interpersonnelles n’ont lieu que via le réseau ; les individus ne se connaissent pas et n’ont pas d’autre relation que des mots. Ni moyen de pression pour réaliser telle ou telle tâche, pas d’obligation de répondre ni de se justifier. Par contre, l’usage récurrent d’Internet a des chances de laisser des traces. On peut donc tracer les contributions d’un individu, plus que se fier à son statut (médecin, polytechnicien, homme, femme, chien [14]).

Sur Internet, par contre, personne ne sait si vous êtes de telle catégorie (socio-professionnelle) ou de telle autre [15]. Vous n’existez que par les traces que vous avez préalablement placées sur la Toile : contributions dans des forums, documents publiés, citations par d’autres netizens...

C’est ainsi que sautent les barrières arbitraires que certains rencontrent dans la vie réelle. On sort de la hiérarchie de statut et seule reste la pertinence d’une contribution, qui demeurera sur le réseau et pourra servir à d’autres, peut-être plus tard...

Anonymat dans les mondes virtuels

L’anonymat met en danger toute la confiance qu’on pourrait placer dans un moyen de communication ou dans une personne. Comment se fier à un message anonyme ? C’est là une des grandes peurs des internautes novices : qui croire ? Que croire ? Personne ou tout le monde ? Un médiateur Internet devrait être capable d’aiguiller un utilisateur peu averti. Par contre, lorsqu’on devient plus familier des technologies électroniques, il faut acquérir des notions minimales sur l’identification des informations. Internet recèle de bien des moyens pour avoir de telles informations et permettre à l’utilisateur averti de reconnaître ne bon grain de l’ivraie. Julien Tayon a bien introduit cette problématique dans son article « Hermétisme et sécurité : la valeur de la confiance », qui précédait une conférence de Libroscope à Bourges : La valeur de la confiance.

Un profil contre l’anonymat et les rumeurs

Connaissant les ressorts de base sur lesquels s’appuie la confiance sur Internet, on en revient bien souvent aux notions que nous abordons dans le monde physique : se présenter !

Le profil individuel placé sur le Web est une manière très élégante de permettre à tous les autres internautes de savoir :
 quel genre de personne vous êtes,
 où vous vivez,
 ce que vous faites,
 ce qui vous motive,
 ...

Pour en savoir plus, lire 7 articles de base pour un bon site perso.

Conclusion

L’écologie numérique est aussi indispensable que toute autre écologie, car elle doit en être un des supports. Comment entrevoir la diffusion d’informations relatives à l’écologie (« classique ») sans respecter les principes de l’écologie numérique ?

Comment envisager Internet dans 20 ans sans une telle écologie numérique ? Les grands fournisseurs de contenus vous diront de leur laisser le soin de gérer tout ça [16]. Mais si vous pensez qu’Internet est voué à un meilleur avenir, songez en terme d’écologie numérique lors de votre actions sur Internet (échanges électroniques, production de contenu...) !

Devenez promoteur de l’écologie numérique en diffusant une référence à ce document (plutôt que le document lui-même, ce sera plus numériquement écologique), et participez à l’avancement de la réflexion autour de la thématique.

Références

 Vers une éthique et une étiquette pour le courrier électronique (Toward an Ethics and Etiquette for Electronic Mail, en anglais) http://www.rand.org/publications/MR...
 Règles de conduite et savoir-vivre de l’utilisateur du Réseau (The Net : User Guidelines and Netiquette, en anglais) http://www.fau.edu/netiquette/net/ ou en français http://www.sri.ucl.ac.be/SRI/neteti...
 RFC 1087 : Internet et l’Éthique (RFC 1087 - Ethics and the Internet, en anglais) http://www.faqs.org/rfcs/rfc1087.html
 La RFC 1855 : Les règles de la Netiquette (RFC 1855 - Netiquette Guidelines, en anglais) http://www.faqs.org/rfcs/rfc1855.html ou en français : http://www.sri.ucl.ac.be/SRI/rfc185...
 Guide pour un usage responsable d’Internet (Guidelines for Responsible Use of the Internet, en anglais) http://www.ja.net/CERT/USA_HoR/Inte...
 L’économie du don sur Internet (Internet gift economies : Voluntary payment schemes as tangible reciprocity, en anglais) http://www.firstmonday.dk/issues/is...
 Une politique de propriété intellectuelle : un environnelementalisme pour le Net ? (A Politics of Intellectual Property : Environmentalism For the Net ?, par James Boyle, en anglais) : http://www.law.duke.edu/boylesite/i...


La photo est celle d’une orchidée des prés faîtes dans le vexin par Gérard Boudjéma (c)

[1Voir sur Wikipedia : pollution.

[2Le conformisme est ici, comme dans le domaine écologique classique, un des grands fléaux, dans la mesure où on prend d’autant moins conscience de ses propres comportements à risques que l’on fait comme tout son entourage.

[3L’Internet Activities Board ou IAB est une des instances qui régulent Internet.

[4Actuellement : comme Wikipédia est une encyclopédie vivante et fondée sur la participation des internautes, il se peut que cette définition ait changé entre le début de la rédaction de cet article et votre visite sur le présent site. Bien que seule sa première partie soit pertinente dans notre exposé, je vous la recopie donc intégralement à la date de début de rédaction de ces lignes (avril 2003) :

Un écosystème est un système biologique formé d’une biocénose et d’un biotope, autrement dit par un ensemble d’espèces associées développant un réseau d’interdépendances dans un milieu caractérisé par un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques permettant le maintien et le développement de la vie.

Selon ces facteurs, les écosystèmes sont constitués de combinaisons d’espèces plus ou moins complexes. La plupart des scientifiques s’accordent à dire que plus de 50% des espèces végétales et animales du globe sont concentrées dans les forêts tropicales. Ces dernières auraient subi de moindre variations climatiques au cours des temps, ce qui aurait permis aux espèces de poursuivre leur évolution sur la longue période.

Le terme de biocénose fut inventé par Karl Möbius, alors qu’il étudiait les huîtres. Il avait remarqué que, chez ces animaux, il fallait placer le cadre d’étude non pas au niveau de l’individu, mais de l’ensemble des individus.
Les termes de biotope et d’écosystème, ultérieurs, sont dus à Tansley.

Voir aussi Écorégion — Écologie

[5Les RFC sont le sigle de Request For Comments, littéralement Appel à Commentaires.

[6Il faudra se contenter d’une évaluation aussi vague que celle-ci, votre serviteur n’ayant pas les moyens de lancer un sondage... ;-)

[7Anecdote personnelle : Ayant volontairement opté pour un abonnement à l’ADSL 128K il y a quelque temps, j’ai été contacté par mon opérateur qui me suggérait de prendre un abonnement plus sérieux. Lorsque j’ai indiqué que celui pour lequel j’avais opté me convenait, on m’a répondu « Mais, Monsieur, tout le monde veut toujours plus ! ». J’ai clos le sujet en lui rétorquant que non.

[8Les robots sont des logiciels qui sont programmés pour réaliser des opérations qui devraient être faites par des humains, comme par exemple l’inscription à des services Internet ou la contribution à des discussions. Certains robots sont programmés pour réaliser de telle opérations de manière massive et nuisible. Voir par exemple le projet Captcha à ce sujet.

[10Ici, nous se réfère à l’équipe des développeurs de SPIP.

[11Métier : propre à un corps de métier : géomètre, physicien, comptable, juriste, secrétaire...

[12Entreprise au sens d’entreprendre.

[13Eric S. Raymond a bien illustré ce principe dans son ouvrage : la Cathédrale et le Bazar, notamment dans cette page : The Hacker Milieu as Gift Culture . Traduction sur : Culture hackeur, culture du don

[14Notez que je n’ai rien contre les catégories citées (médecin, polytechnicien, homme, femme, chien), mais elles sont souvent utilisées dans la vie de tous les jours, c’est à dire hors d’Internet, pour mettre une étiquette sur le front des personnes. Ex. d’étiquettes : fiable, crédible, sérieux, bavard, bête... Les étiquettes sont souvent liées à des signes extérieurs de richesse (ou de pauvreté), des insignes religieux... Bref : des stigmates.

[15Comme on dit, « sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien » !

[16« Consommez et c’est tout ! »

forum

  • > Utilisacteur, vers une écologie numérique
    16 décembre 2004, par Alain Pauwels

    La référence d’un ouvrage qui pourra peut-être alimenter la réflexion initiée par cet article :

    Bonnie A. Nardi and Vicki L. O’Day

    INFORMATION ECOLOGIES

    Using Technology with Heart

    MIT 1999, ISBN 0-262-14066-7, 232 pages

    • > Utilisacteur, vers une écologie numérique
      22 décembre 2004, par Raphaël Rousseau

      Merci pour cette référence, qui m’a l’air tout à fait dans la même lignée de réflexion !