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La propriétarisation menace même les sociétés promotrices du logiciel libre

Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2002
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–  lundi 15 juillet 2002, par Julien Tayon, Raphaël Rousseau, Thierry Pinon

Cette conférences était au coeur du thème "Droit, Économie et Politique" des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, du 9 juillet 2002.

Ce texte est un résume de la conférence dont les transparents sont à l’adresse suivante : http://www.libroscope.org/doc/conf/...

Aujourd’hui, la Communauté des Logiciels Libres [1] est menacée par des sociétés qui utilisent des licences logicielles libres. Ces sociétés respectent les termes des licences, mais malgré cela, la Communauté se sent trahie. D’évidence, le logiciel libre est plus qu’une simple histoire de licences. Pourtant, ces sociétés sont souvent loin d’être hostiles à la communauté. Elles font peut être un mauvais diagnostic de la valeur du logiciel libre. Diagnostic qui, s’il se révèle exact, permettrait pourtant une avancée substantielle dans la création de valeur à la fois pour la Communauté et les entreprises.

En effet, d’autres initiatives qui sont très proches du logiciel libre en terme de fonctionnement, ont un succès analogue. L’élément commun n’est pas les licences. la Communauté et ces initiatives paraîssent structurées autour de solides valeurs éthiques.

L’étude de ces valeurs révèle qu’elles sont illustrées par des pratiques partagées par la plupart des projets. Ces valeurs sont :
 égalité des chances de contribuer ;
 valeur de la confiance ;
 se concentrer sur les résultats ;
 le partage des savoirs ;
 une éthique dans le dialogue

Nous pouvons donc identifier les méthodes qui permettent cette efficacité, alors pourquoi ne pas les partager ?

En première approche, on s’aperçoit que la crédibilité du logiciel libre s’asseoit sur le succès de nos projets, et par là même, sur la gestion de projets. Ensuite, nous pouvons mettre en évidence que nos méthodes sont simples à reproduire, efficaces en termes de résultats, et ne nécessitent pas d’investissements lourds.
D’un certain côté, les sociétés basées intensivement sur la connaissance recherchent de nouvelles méthodes pour :
 la gestion de projets
 gestion de l’information/des connaissances
 gagner la confiance des actionnaires (actuels et futurs)

Donc nous pouvons en conclure les avantages pour chacun à partager les méthodes issues du logiciel libre :
 la communauté du Logiciel Libre peut s’attendre à ce que de nouveaux contributeurs viennent partager leur connaissance ;
 les organisations peuvent employer de nouvelles méthodes, qui ont montré leur succès ;
 chacun peut s’attendre à ce que cela diminue l’opportunité d’être bloqués par des sociétés utilisant l’information cachés pour exercer des monopoles.

On appelle cela des méthodes propriétaires, et les méthodes libres peuvent être un moyen de lutter contre la propriétarisation.

En conclusion, les méthodes propriétaires peuvent apparaître même au sein d’une organisation utilisant du logiciel libre, donc il est important non seulement de donner la bouteille (la licence), mais également le vin (les méthodes), de sorte que tout un chacun puisse apprécier le goût de la liberté.

La seconde partie de conférence était une étude virtuelle de cas pratique qui proposait d’illustrer comment cette hybridation est possible dans le cadre d’une société.

Enfin, nous avons présenté l’initiative Libroscope et son but dans ce contexte.

[1Comprenez les commautés Free Software et Open Source, car notre propos n’est pas de faire une quelconque distinction entre elles. Nous nous concentrons sur ce qu’elles partagent en termes de valeurs et de méthodes.

forum

  • > La propriétarisation menace même les sociétés promotrices du logiciel libre
    20 décembre 2003, par francisc

    Je suis pour l’abandon spontané par l’auteur des droits de copie d’une oeuvre qu’il vient de créér (= gnomunisme ?). Cette utopie existe déjà via les licences GNU et autres.

    Cela évitera automatiquement le piratage illégale.

    Il suffit pour l’auteur de trouver d’autres sources de profit que le prix des licences ou les droits d’auteur versés par la sacem : concerts, expositions et conférences payantes, art vivant, service aux entreprises, etc...

    • > La propriétarisation menace même les sociétés promotrices du logiciel libre
      20 décembre 2003, par julien Tayon

      Bonjour,

      D’abord je te félicilite de lire un si vieil article :) je l’aime quand même toujours autant.

      Le but de l’article était justement de stigmatiser la volonté de certains de penser que la licence est la solution. Cette article faisait suite à mon passage dans une société du libre assez extrêmiste sur le sujet et qui pourtant rendait les personnes incapables de profiter du code qu’ils avaient car ce qu’ils leur offrait était trop éloigné de leur pratique quotidienne, ainsi le logiciel libre devenait pareil à du logiciel propriétaire : un outil que personne ne maîtrisait, d’une faible qualité et qui coutait la peau des fesses.

      Evidemment je suis convaincu, étant de formation scientifique, qu’il est de l’intérêt de tous y compris du découvreur que la connaissance soit partagée. Les freins liés aux droits d’auteur peuvent sembler énormes, mais il ne sont rien comparés au manque de pédagogie : à quoi sert d’avoir des connaissances "libre de droit" si ceux qui les ont et désirent les vulgariser sont incapables d’avoir une démarche visant à les apporter au plus grand nombre, voire de se mettre à leur niveau ?

      La question est vaut il mieux leur donner le meilleur poission (ici le logiciel libre) où leur apprendre à pêcher du poisson de manière satisfaisante (ici leur apprendre les méthodes du logiciel libre avec des softs propriétaires) en espérant qu’un jour ils réussiront à attraper et apprécier le meilleur poisson ?

  • Translation,
    17 juillet 2002

    maybe we should have precised that "répondre à cet article" means that people could use the forum ?