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> Le business malin des « bonnes pratiques »

–  18 novembre 2005, par Julien Tayon  –

1) la GPL n’est pas le logiciel libre et les clause nc (non commerciale) et nd (non modifications) ne rentrent pas en conflit avec la GPL, mais avec une certaine définition du logiciel libre

2) en ce qui concerne la peur du pillage, les artistes restents braqués sur un modèle de rémunération sur la création : ils veulent être rémunérés pour le patrimoine artistique sur lequel ils sont assis (en présupposant que toute oeuvre est originale au sens fort ce dont je doute), or la plupart des métiers créatifs non artistiques sont basés sur la rémunération de la créativité sous la forme d’un salariat (comme c’est le cas pour le prix nobel de chimie 2005, où ce le fut pour l’inventeur du transistor, et tous les développeurs). Si la plupart des artistes voient ceci comme une spoliation de l’invention par l’employeur, cela permet à ceux qui ont envie de créer d’en faire leur activité en toute sécurité. Et éventuellement de monter leur entreprise car cela simplifie leur capacité à gérer leur capital savoir au moins sur le plan juridique. C’est le pari du logiciel libre : faire de l’accès à la création une formalité simple, pour pouvoir développer une économie où les plus créatifs sont avantagés.

En concevant une rémunération basée sur la création et non la créativité, sur la licence d’exploitation (le fruit de la possession) et non le travail, les artistes sont orientés vers un modèle capitaliste qui effectivement peu sembler pour le moins dangereux quand on a pas l’infrastructure pour se battre et qu’on a peur du risque. Le choix des artistes reflête un choix politique et social qui leur est propre. Certains artistes ont fait le choix d’être salariés et consacrent une partie de leur temps aux autres dans des cités comme Clichy Ss Bois.

D’autres artistes autoproclamés diront qu’eux ils font de la créativité leur valeur, en sous-entendant qu’ils sont une exception et que par conséquent le modèle salarié ne s’applique pas à eux (qui serait celui dominant de la répétition). Ceci est une erreur, l’évolution de l’industrie de service moderne est une industrie de gestion de la créativité, qui représentait en 1990 selon K.E Sveiby 60% de la contribution du PIB dans les pays de l’OCDE. Peut être que ce n’est pas au monde moderne de s’adapter aux artistes, mais à certains artistes de s’adapter à notre monde.

Nous sommes dans un monde où jamais une assistante sociale sociale qui se débrouille « créativement » quotidiennement pour apporter du bien être à la majorité pourra rêver d’être aussi « valorisée » financièrement qu’un auteur d’un morceau comme « born to be alive ». Socialement, comment peut on justifier un tel fossé ?

La question de la valeur, n’est pas que financière elle reflête aussi une morale personnelle et collective. Je pense que certains artistes ne se rendent pas compte à quel point leurs propos reflètent un mépris du travail et du salariat et une éxagération du bien être qu’ils apportent à notre société. Mais qu’est ce qu’un artiste de toute façon ? En tout cas Je ne tiens pas pour artiste celui qui se présente comme tel.