Accueil Libroscope

Poster un message

En réponse à :

> La liberté gagne-t-elle quand on fait des amalgames ?

–  23 juillet 2005, par Yann Lebatard  –

Je réagis à la formule « non libre = propriétaire ». Cette formule dispense la personne qui l’utilise de penser. C’est donc une formule de paresseux. La paresse défend-elle la liberté ?

Penser c’est différencier en fonction des circonstances ce qui vaut d’être retenu et ce qui vaut d’être rejeté. Si je définis la liberté comme la capacité que l’homme a, de faire ce qu’il veut, dans le respect de la liberté, ainsi définie, des autres, la propriété que je puis définir comme le fait de posséder de manière exclusive quelque chose, ne s’oppose pas forcément à la liberté.

L’erreur du communisme à justement été de confondre non libre et propriété. Je puis posséder un stylo, ce n’est pas pour autant que je porte atteinte à la liberté d’autrui. Par contre, si je suis le seul à pouvoir posséder un stylo, là la liberté est interrogée. Mais dans ce cas, est-ce la possession qui pose problème ou le fait que je sois le seul à posséder ?

Un autre exemple, plus fort encore. Je possède mes organes. Est-ce pour cela que je porte atteinte à la liberté des autres ? (Que ceux qui d’un revers de la main me disent que « ce n’est pas la même chose » acceptent cependant de reconnaître que le traffic d’organes existent, que les organes sont considérés par certains comme des biens d’échanges, et qu’il serait surprenant de défendre la liberté d’échanges des organes sous le prétexte que ce qui doit être défendu c’est la liberté avant la propriété).

La liberté est une trop belle idée pour être « machouillée ». La propriété est une idée difficile qu’il ne faut pas réduire trop rapidement à la bête noire de l’humanité. Il existe plusieurs formes de propriété : on ne possède pas un objet comme on possède un logiciel, on ne possède pas une idée comme on possède un logiciel, etc. A vouloir tout confondre, on prépare les totalitarismes de demain.