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En réponse à :

> La liberté gagne-t-elle quand on fait des amalgames ?

–  23 juillet 2005, par Julien Tayon  –

Et en terme de logiciel, la notion de propriété est-elle pertinente ? De même l’est elle en terme de savoir ou de culture ?

non libre = propriétaire n’a de sens que dans le sens de l’article et du journal. La portée n’est pas sensée dépasser le contexte qui est celui du logiciel, et de la culture voire des savoirs. Vous généralisez peut être nos propos ? Non libre = non conforme aux 4 libertés du logiciel libre, libertés accordées dans le cadre du droit d’auteur. Et quel est d’après vous l’idée derrière les droit d’auteurs si ce n’est de faire de l’auteur le propriétaire d’une oeuvre ?

Et il me semble que créer une propriété « intellectuelle » n’a souvent aucun sens, et c’est bien ce que certains imaginent faire.

Est-ce si réductionniste que dire que vouloir être le seul à pouvoir exploiter commercialement un logiciel ou d’une oeuvre de l’esprit c’est s’en déclarer propriétaire ? En effet qui s’accorde seul le droit de décider qui peut avoir l’usufruit d’une chose si ce n’est son propriétaire ?

Est-ce réductionniste de dire qu’interdire les modifications d’un travail c’est s’en déclarer propriétaire ?

Sommes nous responsables de l’existence d’organisme s’appelant l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle).

Sommes nous responsables des projets de loi sur les brevets logiciels, et sur la formulation actuelle des droits d’auteurs ?

Non à chaque fois. Le mouvement d’appropriation des oeuvres de l’esprit est en marche depuis fort longtemps dans le domaine de la culture, du savoir scientifique et de l’informatique. Il prend juste une dimension qu’il n’avait pas auparavant. Le logiciel libre est à la pointe de la réflexion sur la notion de propriété intellectuelle dans son domaine et de ses aboutissants. Le logiciel libre ne fait que révéler une chose pré-éxistante, et la questionner.

Le logiciel libre ne propose pas de lutter contre l’appropriation, c’est juste un pari ; le pari que si on se passe de mécanisme d’appropriation dans notre domaine on fera de meilleurs logiciels, car la notion de propriété est contre-productive dans un certain domaine. Pari qui se base sur le choix éclairé d’utilisateurs et de développeurs (on les a pas forcé, hein ?). A votre avis, le pari est-il gagné ?

Le logiciel libre a justement affirmé l’intérêt d’accorder des libertés dans un régime qui par défaut définit une propriété. non libre = propriétaire est un terme presqu’exact. Je défie quiquonque de trouver un jeu de règles plus restrictifs que celle définies dans le logiciel libre à appliquer au droit d’auteur est d’obtenir que vous puissiez manipulez l’oeuvre de l’esprit issue d’un travail sans avoir à en référer à un quelquonque propriétaire, auteur ou référent (peu importe le nom donné). Il y aurait peut être la libre diffusion : la permission accorder à tous de pouvoir utiliser et redistribuer des copies verbatim d’une oeuvre mais vous n’avez pas le droit de manipuler l’oeuvre (l’étudier et la modifier).

A titre personnel je n’ai rien contre le fait que des gens fasse des logiciels propriétaires. J’en utilise certains avec plaisir (des jeux évidemment), par contre appelons un chat un chat : ce sont des logiciels propriétaires. Et alors ? Je ne suis pas un moraliste. Ca ne me dérange pas que ça existe, le libre c’est un choix personnel que je ne désire pas imposer, mais proposer.

A vouloir prétendre que tout est trop difficile à comprendre pour en parler, on finit par ne rien faire quand les « totalitarismes » pointent leur nez. A s’interdire de réflêchir on ne finit par ne plus réagir. Le conservatisme est une paresse intellectuelle qui est sûrement aussi néfaste que la généralisation hâtive.