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> Benchmark : 23 logiciels « libres » passés au crible

–  2 juin 2006, par Ludovic Brenta  –

Les propriétaires d’un logiciel ne s’arrogent pas le droit de décider des bonnes et des mauvaises modifications, ou de rendre ll’accès au développement plus dur. Ils ont ce droit, de par leur qualité d’auteur original du logiciel. Cela s’appelle le droit d’auteur. La GPL vous donne le droit de faire un fork quand vous voulez, mais ne donne pas aux auteurs originaux l’obligation d’intégrer les changements que vous proposez, ni de prendre en compte votre convenance personnelle de forkeur. Ceci dit, la plupart des équipes de développement de logiciels libres acceptent les contributions valables après une évaluation qui peut être frustrante pour celui qui la propose. C’est le cas pour Linux, GCC et GNAT.

GCC, probablement le programme le plus vital de tout le mouvement du libre, possède un comité de direction qui décide, seul et sans appel, de la direction du développement. Est-ce que GCC est non-libre pour autant ?

Mark Mitchell, le président du comité de direction de GCC, est employé par la société CodeSourcery dont le modèle de travail est identique à celui d’AdaCore, mais centré sur G++ plutôt que GNAT. Est-ce que G++ est non-libre pour autant ?

AdaCore est l’auteur original de GNAT. Ils n’ont pas l’obligation de rendre leurs sources, ni leur référentiel, ni leurs mailing lists, ni leurs bogues, publics. Ils n’ont aucun intérêt financier à le faire ; au contraire cela leur coûte du temps et des efforts. Pourtant, c’est ce qu’ils font, et de surcroît, de leur propre initiative. Ils ont aussi des listes et des gestionnaires de bogues réservés à leurs clients, dans lesquels des informations confidentielles, parfois liées à la sécurité nationale, sont échangées. Rien d’anormal à cela. D’ailleurs, CodeSourcery fait exactement la même chose avec G++.

Les sources de GNAT sont dans le référentiel public de GCC. N’importe qui peut les lire, les copier, les modifier et faire des forks, tout comme du reste de GCC. Les listes de diffusion et le Bugzilla de GCC sont publics, et la partie Ada y est active.

Si vous aviez pris le temps de lire les sources de GNAT dans le référéntiel GCC, vous auriez vu qu’il n’y a là aucun code binaire abscons ni obscurci. Bien au contraire, les sources de GNAT sont les mieux documentés et les plus lisibles que j’aie jamais vu (et j’ai vu beaucoup de programmes depuis 1989). N’importe quel programme écrit en C, même bien documenté, fait figure de charabia incompréhensible comparé à la clarté de GNAT, qui est écrit en Ada, un langage justement conçu pour être relu facilement.

La norme ISO 8652 (Ada) est une norme ouverte. La norme est mise au point par le Ada Rapporteur Group (http://www.ada-auth.org/ais.html), qui est composé entièrement de volontaires. J’y participe moi-même indirectement, en tant que membre de l’association Ada-Belgium, comme n’importe qui dans le monde peut le faire. Je ne suis pas membre du comité ISO pour autant. OpenDocument est un autre exemple de norme ISO ouverte.

Vous dites : GNAT est peut être libre, mais on ne peut pas lll’évaluer ddd’ailleurs, à part vous faire confiance sur ce sujet votre réponse nnn’apporte toujours aucun élément tangible comme des liens vers des informations publiquement disponibles.

Ce qui appelle d’autres remarques de ma part :

 Vous n’avez pas bien lu ma réponse, où je fournissais le lien (que je répète ici) : https://libre2.adacore.com/cvsweb, et où je mentionnais la liste gcc-patches, dont bien entendu vous connaissez l’existence et l’adresse, n’est-ce pas ? Ce n’est pas assez publiquement disponible, comme information ?

 Je ne vous demande pas de me faire confiance, je vous demande de lire les sources de GNAT dans le référentiel de GCC. Je ne vous fais pas l’injure d’un lien.

 Si vous ne pouvez pas évaluer GNAT, comment pouvez-vous publier une affirmation aussi péremptoire que "0% libre" en la présentant comme le résultat d’une évaluation ?

 Vous croyez que vous ne pouvez pas évaluer GNAT uniquement parce que vous n’avez même pas fait l’effort de le télécharger.

 Vous me demandez de vous fournir des liens parce que vous n’avez même pas fait l’effort de chercher "GNAT" ou "AdaCore" dans n’importe quel moteur de recherche. Vous auriez ainsi trouvé http://libre.adacore.com.

 Et pourtant, vous vous arrogez le droit de porter des jugements de valeur, et même de faire des recommandations sur GNAT (ici je fais allusion au qualificatif "à éviter" dont vous affublez GNAT dans le graphique camembert).

Si vous voulez donner l’image d’une personne de bonne foi, méthodique, avec un esprit scientifique et rigoureux, je vous suggère de faire une vraie évaluation de GNAT suivant vos critères (ces critères n’ont rien à voir avec les quatre libertés, mais ils ne sont pas sans valeur pour autant). Seulement après avoir lu les sources, et téléchargé GNAT (au passage, depuis longtemps disponible dans toutes les bonnes distributions GNU/Linux, ce qui semble vous avoir échappé), pourrez-vous décider à quel point GNAT est libre ou pas. Je vous suggère également d’appuyer votre évaluation sur des informations vérifiables.

PS. Je suis le responsable du paquet GNAT dans Debian GNU/Linux. Ce paquet se trouve dans la section main, réservé aux logiciels 100% libres, selon la définition très restrictive de Debian. Je réitère de surcroît que je ne travaille pas pour AdaCore. Croyez-vous que tout cela serait possible si GNAT n’était pas libre ?

Comment pouvez-vous affirmer que GNAT est "0% libre" et "à éviter" ???? La paresse n’est pas une explication, puisque vous avez pris le temps et fait l’effort de définir une méthodologie et de publier vos résultats. Donc, je ne vois plus que l’incompétence. S’il vous plaît, n’y ajoutez pas la mauvaise foi.

— 
Ludovic Brenta.