Mysql ou « faire simple », une méthode pour convaincre le figaro

– lundi 17 mai 2004 –

Le figaro est probablement l’un des journaux qui a le moins traité du logiciel libre comme phénomène de société et comme phénomène économique. Pourtant, dans sa page hightech, non seulement il en parle, mais en plus il va droit au but.

Ce n’est donc que rendre justice à ce dernier quand il parle de l’émergence de mysql que de le citer.
Mysql décrit comme une société suédoise donnant une base de données qui ne posséderait pas les 10% de fonctionnalités qui font se gausser les professionels des bases de données [1] mais qui en tant que logiciel est donnée au client.

La base Mysql est notamment disponible en logiciel libre et c’est ce que tout le monde retient [2], et la société fait juste de l’argent sur les services, c’est-à-dire :
– le conseil,
– l’ajout de fonctionnalités,
– le développement sur mesure.

Souvent, dans le logiciel libre on se plaint de la quasi faillite du business model du logiciel libre car on constate la faillite de la quasi totalité des boîtes ayant eu une ambition plus politique qu’économique.

Remarquons que mysql par la simplicité de son modèle qui consiste à donner le logiciel et vendre le service, modèle que l’on dirait directement issu de l’ouvrage le Magic Chaudron de Eric S. Raymond (aussi auteur de la Cathédrale et le Zarba), réussit à convaincre plus que d’autres entreprises qui n’ont de cesse de brouiller les limites entre le monde du militantisme et de l’économie.

Merci au figaro et à mysql pour apporter la preuve qu’un discours clair avec une stratégie simple sont compréhensibles.

Voir en ligne : l’article du figaro.

[1] Vous avez la fonctionnalités de duplication à chaud avec journalisation des échanges en XML ? Non ? Ah vous n’avez qu’un truc qui permet de stocker des données, mais c’est pas chouette pour frimer ça ! C’est l’essentiel, mais bon on va pas acheter ça quand même (et en plus c’est gratuit) ?

[2] Bien que si vous tenez absoluement à acquérir le moteur et ne pas rendre vos modifications disponibles à toute la planète, MySQL soit aussi distribué sous licence commerciale.

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> Mysql ou « faire simple », une méthode pour convaincre le figaro
26 septembre 2005

"Vous avez la fonctionnalités de duplication à chaud avec journalisation des échanges en XML ? Non ? Ah vous n’avez qu’un truc qui permet de stocker des données, mais c’est pas chouette pour frimer ça ! C’est l’essentiel, mais bon on va pas acheter ça quand même (et en plus c’est gratuit) ?"

Cette réflexion révèle une méconnaissance abyssale des fonctionnalités minimum d’un système de gestion de base de données. Ce qui manque à MySQL n’est pas de l’ordre du gadget, mais de celui de l’indispensable, que ce soit pour la cohérence des données (clés étrangères et autres contraintes d’intégrité, transactions etc) ou leur exploitation (requêtes imbriquées entre autres)

(NB : je parle bien sûr des versions de MySQL suffisament stables pour être utilisées en production dans un cadre professionnel).

Ceci est d’autant plus regrettable (pour MySQL et ses utilisateurs) que d’autres SGBDR libres existent qui offrent ces fonctionnalités (PostgresSQL, Firebird...).

Le succès de MySQL tient essentiellement au fait qu’étant un système très sommaire, il n’est pas nécessaire d’avoir de réelles compétences d’administration pour le déployer, ce qui en a fait le choix privilégié des hébergeurs grand public et par conséquence des développeurs PHP (dont le succès tient à des raisons assez proches). Encore une fois, on vérifie la théorie du "worst is better" de Richard Gabriel.

Ceci étant, c’est aussi sur l’application de cette théorie que s’est bâti le succès croissant du logiciel libre : le noyeau Linux était au début une infâme bidouille, mais avait le mérite d’exister, ce qui lui a permis de servir de base au système GNU/Linux, alors que le noyeau originellement prévu (Hurd), bien que certainement mieux conçu, se fait toujours attendre à ce jour !-)
- > Mysql ou « faire simple », une méthode pour convaincre le figaro
  28 septembre 2005, par Julien Tayon
  
  Le succès de mysql à mon niveau tient qu’il n’a pas eu besoin d’être une base de données, pour être un véritable mieux. Son véritable concurrent étaient les fichiers « à plats ».
  
  De mes années à la faculté à apprendre le C, le fortran et autre vieux langages, je me rappelle que les plus grosses difficultés consistaient à stocker et déstocker les données dans des fichiers. À chaque programme nous réinventions un nouveau format pour stocker la date, les entiers, les nombres réels, les enregistrements et des structures de données complexes dans des fichiers. Avec, le SQL léger, d’un seul coup non seulement nous n’avions plus besoin de spécifier comment stocker exactement physiquement les données mais en plus on nous apprenait une autre manière de visualiser/ordonner les données qui était pratique, et réutilisable.
  
  mysql a permis à une catégorie de programmeur dont je fais partie de ne plus avoir à s’occuper de la représentation physique des données. C’est un gain inestimable.

Mysql ou « faire simple », une méthode pour convaincre le figaro

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