Cette conférences était au coeur du thème "Droit, Économie et Politique" des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre, du 9 juillet 2002.
Ce texte est un résume de la conférence dont les transparents sont à l’adresse suivante : http://www.libroscope.org/doc/conf/...
Aujourd’hui, la Communauté des Logiciels Libres [1] est menacée par des sociétés qui utilisent des licences logicielles libres. Ces sociétés respectent les termes des licences, mais malgré cela, la Communauté se sent trahie. D’évidence, le logiciel libre est plus qu’une simple histoire de licences. Pourtant, ces sociétés sont souvent loin d’être hostiles à la communauté. Elles font peut être un mauvais diagnostic de la valeur du logiciel libre. Diagnostic qui, s’il se révèle exact, permettrait pourtant une avancée substantielle dans la création de valeur à la fois pour la Communauté et les entreprises.
En effet, d’autres initiatives qui sont très proches du logiciel libre en terme de fonctionnement, ont un succès analogue. L’élément commun n’est pas les licences. la Communauté et ces initiatives paraîssent structurées autour de solides valeurs éthiques.
L’étude de ces valeurs révèle qu’elles sont illustrées par des pratiques partagées par la plupart des projets. Ces valeurs sont :
égalité des chances de contribuer ;
valeur de la confiance ;
se concentrer sur les résultats ;
le partage des savoirs ;
une éthique dans le dialogue
Nous pouvons donc identifier les méthodes qui permettent cette efficacité, alors pourquoi ne pas les partager ?
En première approche, on s’aperçoit que la crédibilité du logiciel libre s’asseoit sur le succès de nos projets, et par là même, sur la gestion de projets. Ensuite, nous pouvons mettre en évidence que nos méthodes sont simples à reproduire, efficaces en termes de résultats, et ne nécessitent pas d’investissements lourds.
D’un certain côté, les sociétés basées intensivement sur la connaissance recherchent de nouvelles méthodes pour :
la gestion de projets
gestion de l’information/des connaissances
gagner la confiance des actionnaires (actuels et futurs)
Donc nous pouvons en conclure les avantages pour chacun à partager les méthodes issues du logiciel libre :
la communauté du Logiciel Libre peut s’attendre à ce que de nouveaux contributeurs viennent partager leur connaissance ;
les organisations peuvent employer de nouvelles méthodes, qui ont montré leur succès ;
chacun peut s’attendre à ce que cela diminue l’opportunité d’être bloqués par des sociétés utilisant l’information cachés pour exercer des monopoles.
On appelle cela des méthodes propriétaires, et les méthodes libres peuvent être un moyen de lutter contre la propriétarisation.
En conclusion, les méthodes propriétaires peuvent apparaître même au sein d’une organisation utilisant du logiciel libre, donc il est important non seulement de donner la bouteille (la licence), mais également le vin (les méthodes), de sorte que tout un chacun puisse apprécier le goût de la liberté.
La seconde partie de conférence était une étude virtuelle de cas pratique qui proposait d’illustrer comment cette hybridation est possible dans le cadre d’une société.
Enfin, nous avons présenté l’initiative Libroscope et son but dans ce contexte.
[1] Comprenez les commautés Free Software et Open Source, car notre propos n’est pas de faire une quelconque distinction entre elles. Nous nous concentrons sur ce qu’elles partagent en termes de valeurs et de méthodes.