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L’erreur d’apréhender le libre par les licences

On apprend avec stupeur que trois instituts de recherche français (le CNRS, le CEA et l’INRIA) ont décidé de créer leur propre licence de logiciel libre, poétiquement nommée CECILL. Le but affirmé de cette licence est de créer un équivalent de la licence GPL qui serait valable en droit français (la GPL ne le serait-elle donc pas ?).

Evidemment, cette obsession courante chez les gros organismes bureaucratiques de réinventer la roue (communément appelée syndrome NIH ou Not Invented Here) ne va pas sans problèmes. En effet, chaque nouvelle licence libre ajoutée aux N existantes implique de devoir gérer N combinaisons supplémentaires : le nombre de combinaisons possibles croit selon le carré du nombre de licences.

Qu’arriverait-il si chaque pays producteur de logiciels libres se mettait à créer sa propre licence logicielle ? Les auteurs et contributeurs de logiciels libres devraient se transformer en techniciens du droit et passer leur temps à
gérer les implications juridiques de leurs emprunts. Cette phrase vous rappelle-t-elle quelque chose ? En effet, c’est exactement l’un des effets dangereux communément attribués aux... brevets logiciels. Ainsi, si une telle dérive se confirme, seules les entreprises et institutions munis de services juridiques dédiés pourraient continuer à faire du libre efficacement.

Ci suivent une série d’articles illustrant le phénomène de focalisation sur les licences, alors qu’il faudrait plutôt se focaliser à notre avis sur la culture et les pratiques du libre.